L’urbanisation est l’un des plus gros défis qui se pose actuellement à Sanankoroba. En effet, sa proximité avec Bamako et la grande visibilité que lui a conférée le jumelage font en sorte que Sanankoroba connaît une poussée démographique galopante. Apeurée par la poussée urbaine de la capitale, la population a bradé la plupart de ses terres de culture à défaut d’obtenir une sécurisation de l’état sous forme de titres fonciers. L’agriculture, l’activité dominante du village, risque d’être compromise à court terme par manque d’espaces cultivables pour la population. Sans grande terre de culture, sans qualification appropriée, la jeunesse est laissée pour compte. Cela nécessite une reconversion de cette jeunesse vers de nouveaux secteurs créateurs d’emplois.
Les femmes, entièrement tournées hier sur les travaux champêtres et la coupe du bois, sont actuellement à la recherche de nouveaux débouchés. Elles sont donc de plus en plus nombreuses à pratiquer des activités de petit commerce, entreprises financées généralement par le Benkadi. Comment envisager à court et à moyen termes leur insertion dans des emplois plus lucratifs?
Un autre défi de taille est l’arrimage entre le Benkadi et la nouvelle élite municipale. En effet, avant l’avènement de la décentralisation au Mali en 1999, le Benkadi a joué le rôle d’un véritable Conseil municipal. Depuis l’émergence des élus, les liens entre les deux organes ont été de nature à démobiliser le Benkadi. Les élus accepteront-ils de jouer un rôle purement institutionnel tout en laissant au Benkadi le rôle de mobilisation sociale et d’animation des actions de développement, tel que cela s’est pratiqué pendant deux décennies ?
Un défi important reste la finalisation du lotissement du village, entamé depuis 2006. Si une partie du village est loti depuis 2007, le lotissement du côé ouest n’est pas finalisé. Les zones réservées pour la relocalisation des déplacés ont été morcelées et vendues par leurs propriétaires. Les nouveaux acquéreurs ne veulent pas les céder à la municipalité.